Abuja, 27 juillet, 2025 / 10:56 PM
Le fondateur de l’Institut Psycho-Spirituel (PSI), une entité catholique spécialisée dans la guérison des traumatismes psychospirituels, appelle à un soutien professionnel urgent pour le peuple de Dieu au Nigeria, où, selon lui, « pratiquement tout le monde est traumatisé » face aux nombreuses difficultés qui provoquent blessures émotionnelles et détresse psychologique.
Dans un entretien accordé à ACI Afrique en marge d’une formation d’une semaine sur la guérison des traumatismes psycho-spirituels à l’intention des membres du Sénat de l’Université Veritas d’Abuja, le Père George Ehusani a déclaré :
« Le Nigeria est traumatisé. Presque tout le monde est traumatisé — entre la pauvreté, les attaques terroristes, le banditisme, l’insécurité, les décès, les deuils, les pertes et toutes sortes de tragédies. Et beaucoup n’ont ni les moyens ni les ressources pour traiter leurs traumatismes. »
Pour le Père Ehusani, cette « crise nationale » nécessite une réponse immédiate, non seulement des professionnels de la santé mentale, mais aussi des responsables spirituels et éducatifs souvent en première ligne pour aider les personnes en détresse.
« Notre devise est : “des personnes guéries guérissent d’autres personnes.” Une fois guéris, nous les renvoyons dans leurs universités, leurs diocèses, leurs congrégations et leurs paroisses, convaincus qu’ils contribueront à la guérison des autres », a ajouté le prêtre, également directeur exécutif de la Lux Terra Leadership Foundation.
Avec des centres à Abuja et à Nairobi, le PSI forme déjà des prêtres et des laïcs de toute l’Afrique. L’institut a formé jusqu’à présent 170 professionnels issus de 27 pays et prévoit d’en diplômer 190 supplémentaires d’ici l’année prochaine.
« Nous avons aussi formé 500 personnes lors d’ateliers d’une semaine comme celui-ci — des laïcs, médecins, travailleurs sociaux, enseignants, et même des policiers », a précisé le Père Ehusani.
Ces formations allient psychothérapie et spiritualité pour une approche intégrale et concrète de la guérison.
« Nous sommes uniques en ce sens que nous intégrons psychothérapie et spiritualité. Notre expérience montre que cela donne de meilleurs résultats », a-t-il affirmé.
L’atelier tenu du 21 au 26 juillet pour le Sénat de l’Université Veritas a mis en lumière la nécessité urgente d’une formation en premiers secours psychologiques pour les administrateurs, enseignants et personnels qui interagissent régulièrement avec des étudiants confrontés au stress académique, aux pertes personnelles et aux difficultés sociales.
« Avec ces compétences, ils peuvent mieux gérer les situations difficiles avant de les orienter vers des professionnels agréés », a expliqué le prêtre.
Appelant les évêques et supérieurs religieux à prendre la santé mentale au sérieux dans l’Église, il a averti :
« Imaginez des prêtres censés guider le peuple, mais eux-mêmes traumatisés, épuisés ou dépendants. Les conséquences sont désastreuses. J’en appelle aux évêques et supérieurs pour qu’ils envoient davantage de personnes en formation à la guérison des traumatismes. »
Le Père Ehusani a également révélé que le Vatican travaille sur un document pastoral sur les soins psychologiques dans l’Église, auquel Lux Terra et ses partenaires participent :
« Nous apportons notre contribution au document du Vatican sur le développement humain intégral. Peut-être qu’une fois publié, davantage d’évêques y prêteront attention. »
Selon lui, en investissant dans la formation et la sensibilisation, le Nigeria peut bâtir un réseau de prêtres, éducateurs et professionnels capables de promouvoir la guérison au niveau local.
« Nous espérons former encore plus de personnes chaque année, surtout si nous obtenons les ressources nécessaires. Et les retours montrent qu’ils aident véritablement les gens — à la gloire de Dieu. »
L’Institut propose un diplôme postuniversitaire d’un an et un master en thérapie psycho-spirituelle, conçus pour outiller les agents pastoraux religieux et laïcs à soigner les blessures émotionnelles profondes de la société.
« C’est un ministère sérieux ; la santé mentale est aussi importante que la santé physique. Un prêtre guéri et bien intégré aide à guérir toute sa paroisse », a-t-il souligné.
Dans un autre entretien avec ACI Afrique lors du même événement, la secrétaire du Sénat de l’Université Veritas, Dr Stella Chizoba Okonkwo, a salué l’initiative, essentielle à la politique de mentorat de l’établissement.
« Nous formons nos étudiants au caractère et à la connaissance, mais beaucoup sont traumatisés. Certains comportements anormaux comme l’absentéisme ou les réactions imprévisibles sont des signes de traumatisme. Cette formation nous a appris à aller au-delà de la punition. Il faut identifier la source du problème et aider l’étudiant à guérir. »
Elle a insisté sur le rôle des enseignants et personnels comme premiers intervenants :
« Il faut toujours accompagner les étudiants, pas juste les sanctionner. C’est cela, la véritable guérison. »
« Les parents nous ont confié leurs enfants pour les former, les éduquer et en faire de meilleurs citoyens », a-t-elle ajouté.
(L'histoire continue ci-dessous)
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De son côté, le doyen de la Faculté des Humanités de Veritas, Prof. Gabriel Egbe, a jugé la formation essentielle et opportune :
« Une telle formation est indispensable pour tout le personnel académique et les encadrants au Nigeria alors que nous nous préparons à la rentrée. C’est une excellente base pour dialoguer avec nos étudiants. »
Il a conclu que face à l’anxiété générale au Nigeria, les enseignants doivent non seulement instruire mais aussi conseiller :
« Nous croyons tous en un Dieu tout-puissant… Même dans la souffrance, nous devons en chercher le sens. »
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